

L'initiative Science Based Targets (SBTi) a publié son deuxième projet de consultation de la norme Corporate Net-Zero Standard Version 2.0. Pour les responsables du développement durable, ce nouveau projet représente une avancée majeure : on passe de concepts de haut niveau à un cadre détaillé et auditable.
Voici ce qui a changé depuis le premier projet de consultation de mars 2025, et ce que les entreprises agroalimentaires doivent savoir pour se préparer.
Le projet de mars exposait des concepts ; celui de novembre fournit les règles du jeu. Le SBTi a ajouté cinq annexes techniques couvrant les métriques, le reporting, les formules, les déclarations et les principes d'intégrité. Ce n'est plus une vision politique, c'est désormais un standard structuré avec des exigences mesurables.
Pour les entreprises agroalimentaires, cela apporte une clarté bienvenue mais aussi de nouvelles attentes : un reporting cohérent, des preuves de progrès et une gouvernance des données renforcée.
Le SBTi remplace son modèle de validation unique par un système de validation cyclique qui favorise l'amélioration continue et la responsabilisation.

Qui sont-elles :
Calendrier de validation :
Qui sont-elles :
Calendrier de validation :
Après la validation initiale, les deux catégories entrent dans un cycle de renouvellement environ tous les cinq ans, ou plus tôt si l'entreprise subit un changement structurel majeur. Cela signifie que la validation n'est plus une case à cocher une seule fois ; c'est une boucle de responsabilité continue.
Les projets précédents conservaient le modèle familier de "contraction absolue" pour la réduction des émissions directes (Scope 1). La mise à jour de novembre remplace cela par trois approches pratiques pour définir l'ambition :
Pour les fabricants agroalimentaires disposant d'usines de transformation, de réfrigération ou d'actifs logistiques, le Plan de décarbonation des actifs est particulièrement pertinent. Il relie directement les réductions d'émissions à la planification des investissements et à la maturité technologique — une manière beaucoup plus réaliste de rester aligné sur la science tout en gérant le cycle de vie des infrastructures.
Le projet publié en mars exigeait des objectifs basés à la fois sur la localisation (location-based) et sur le marché (market-based). Ce dernier projet élargit cela à un cadre complet où les achats d'électricité (Scope 2) sont désormais soumis à des règles d'intégrité plus strictes :
Pour les entreprises agroalimentaires, cela signifie que les certificats génériques ne suffiront plus. Vous devrez démontrer un approvisionnement en énergie propre traçable et spécifique à la région.
L'ancienne règle — couvrir 67 % du total des émissions du Scope 3 — a disparu. Désormais, les entreprises doivent cibler toutes les catégories représentant au moins 5 % de leur empreinte totale Scope 3. Pour l'industrie agroalimentaire, cela concerne généralement l'agriculture, l'emballage, la réfrigération, la logistique et l'utilisation des produits.
Le projet de novembre définit trois méthodes approuvées qui tiennent compte de la variété des émissions de la chaîne de valeur :
Cette flexibilité permet aux entreprises de choisir l'approche qui correspond le mieux à leur influence — du contrôle opérationnel direct à l'engagement des fournisseurs.

L'idée vague de "book-and-claim" de mars 2025 est maintenant formalisée par l'utilisation restreinte de certificats d'attributs environnementaux de haute qualité.
Le SBTi introduit deux mécanismes structurés pour leur utilisation :
Pour garantir l'intégrité, ces certificats doivent être liés géographiquement et temporellement aux activités de l'entreprise (émis et retirés dans les 24 mois), représenter une performance réelle et vérifiée, et être divulgués publiquement.
Le SBTi a remplacé l'ancien concept de Beyond Value Chain Mitigation (BVCM) par un nouveau cadre : la responsabilité progressive pour les émissions continues.
Les "émissions continues" sont les gaz à effet de serre qu'une entreprise émet encore chaque année alors qu'elle travaille vers le net-zero. Ce cadre introduit un mécanisme de reconnaissance à deux niveaux pour valoriser les entreprises qui s'engagent tôt:
Dès 2035, les entreprises de catégorie A devront prendre en charge une part croissante de leurs émissions continues en vue d'atteindre la neutralisation totale à la date cible du net zéro.
L'un des plus grands changements est le passage de l'orientation à la gouvernance. Le projet de novembre 2025 transforme les principes en exigences applicables.
Ce que cela signifie pour les équipes développement durable du secteur agroalimentaire
Le projet de novembre 2025 fait passer le SBTi de l'ambition à la redevabilité : les objectifs doivent être mesurables, les progrès vérifiables et les déclarations standardisées. Pour les entreprises agroalimentaires, cela signifie intégrer le climat dans les investissements, les achats et l'engagement des fournisseurs. Celles qui commencent maintenant construiront les données et les partenariats nécessaires pour être prêtes lorsque la V2.0 deviendra la norme en 2028.
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