Les tableurs ne résoudront pas le Scope 3. C’est le message clair qui est ressorti de notre dernier webinaire sur l’automatisation des évaluations RSE des fournisseurs.
Pour les équipes RSE du secteur agroalimentaire, les émissions du Scope 3 sont le grand non-dit. Elles représentent plus de 80 % de l’empreinte carbone totale de la plupart des entreprises, et pourtant, elles sont les plus difficiles à mesurer.
Pourquoi ? Parce que l’essentiel de cet impact ne se produit pas au sein de l'entreprise, mais dans la chaîne d'approvisionnement, dans les pratiques de ses fournisseurs.
C’est pour cela que Carbon Maps s’est associé à Solinest pour partager la manière dont les entreprises peuvent rendre les évaluations de fournisseurs plus efficaces, plus cohérentes et surtout plus actionnables.
Au cours de cette session de 45 minutes, des intervenants des deux organisations ont partagé leur retour d’expérience sur les méthodes traditionnelles d’évaluation, présenté l’approche de Solinest, et expliqué comment l’automatisation a permis de passer d’un processus manuel à un véritable levier stratégique pour leur démarche RSE.
Ariane Jacoberger, Responsable RSE et Impact Social chez Solinest, l’a exprimé simplement :
“99,2 % de nos émissions sont liées au Scope 3. Nous dépendons presque entièrement de nos fournisseurs. C’est pour cela que nous avons dû changer notre manière de travailler avec eux.”
Ce constat a profondément modifié l’approche de Solinest. Avec une empreinte presque entièrement liée à ses fournisseurs, il devenait évident que les tableurs ne suffisaient plus.
La plupart des entreprises suivent déjà leur empreinte carbone, mais ce n’est qu’une partie de l’histoire. Pour réduire réellement les émissions, il faut comprendre pourquoi certains ingrédients ou produits ont un impact élevé. C’est ici que les évaluations de maturité RSE prennent tout leur sens.
“Si vous fabriquez des pâtisseries, vous découvrirez peut-être que le beurre ou le cacao sont vos ingrédients les plus impactants,” explique Estelle Huynh, COO chez Carbon Maps. “Mais pour agir, il faut comprendre comment vos fournisseurs les produisent et les sourcent.”
Sans compréhension des pratiques fournisseurs, les entreprises avancent à l'aveugle.
C’est ce contexte qualitatif qui transforme des données brutes sur les émissions en une véritable feuille de route opérationnelle.
Même en ayant conscience de l’importance des évaluations fournisseurs, leur mise en œuvre reste un défi.
Avant de collaborer avec Carbon Maps, Solinest n’avait pas de processus structuré. Les évaluations n’étaient menées que lorsqu’un client le demandait, et elles reposaient sur des échanges manuels par e-mail et tableurs Excel.
“Nous n’avions pas toujours les bons contacts, il y avait de gros retards, et aucune vision globale de la performance de nos fournisseurs,” raconte Ariane. “C’était chronophage, inefficace et source de stress pour les équipes.”
Dans la pratique, cela signifiait recommencer à zéro à chaque nouvelle demande, courir après les bons contacts, compiler les réponses, et répéter les mêmes étapes encore et encore.
Et même quand les données étaient collectées, les équipes ne savaient pas toujours quoi en faire. Estelle souligne que nombre d’entre elles se retrouvent avec un fichier Excel rempli de données, sans savoir comment en tirer un plan d’action. À cela s’ajoute la volonté d’évaluer tous les fournisseurs en même temps — ce qui devient vite ingérable.
C’est là que les données carbone quantitatives permettent de cibler les efforts. Selon les analyses réalisées par Carbon Maps, environ 50 % de l’impact carbone d’une entreprise agroalimentaire est lié à ses 10 à 20 principaux fournisseurs.
La recommandation de Carbon Maps ? Commencez par les fournisseurs qui génèrent le plus d’impact ou qui sont liés à vos produits les plus émissifs, puis élargissez progressivement.
Les évaluations manuelles sont lentes, répétitives et difficiles à gérer à grande échelle. L’automatisation simplifie le processus, le rend plus rapide et plus utile — aussi bien pour les entreprises que pour les fournisseurs.
Voici comment Carbon Maps met l’automatisation au service de l’évaluation :
Pour encourager les réponses, des relances automatiques sont envoyées et les données sont validées en temps réel, ce qui permet aux entreprises de disposer d’une information plus propre, fiable et sans aller-retour inutile.
Ariane a partagé comment l’automatisation leur a permis de passer d’un processus manuel par e-mail à une démarche structurée d’évaluation fournisseurs :
Une bonne évaluation fournisseur va bien au-delà des cases à cocher. Elle doit permettre de comprendre comment vos partenaires fonctionnent, où ils en sont dans leur démarche durable, et comment vous pouvez collaborer.
Justine Morand, Customer Success Manager en charge des évaluations fournisseurs chez Carbon Maps, recommande de structurer vos questionnaires autour de six catégories clés :
Ces données qualitatives sont précieuses : elles permettent aussi d’affiner vos propres données quantitatives.
Vous envisagez de lancer une évaluation fournisseur ? Voici quelques conseils pratiques partagés lors du webinaire :
Estelle résume bien la philosophie à adopter :
“Commencez quelque part. Rendez-le actionnable. Et concentrez-vous sur l’essentiel.”